
Né en 1958, Pierre Gaucher est le petit dernier d’une famille de
quatre enfants qui déménage souvent pour les raisons
professionnelles du père ( Allemagne, Maroc...).
Il apprend très tôt à jouer du piano mais n’envisage pas d’en
faire une carrière .
C’est à treize ans qu’il découvre le monde de l’art, quand une
amie lui montre les tableaux accrochés au mur chez elle.
Il décide alors de commencer à peindre et de passer son temps libre,
notamment pendant les vacances scolaires, à se familiariser avec
l’esprit bohême et sulfureux des artistes.
Poursuivant sans passion des études de mathématiques après le
baccalauréat, il passe le concours d’entrée d’une école d’art juste
pour savoir s’il était capable de le réussir. C’est la révélation :
pendant ces longues journées d’épreuves pratiques de dessin,
couleur, volume, il comprend qu’il veut devenir artiste, peintre en
l’occurrence, et qu’il veut absolument faire ces études.
Heureusement l’écriture le sauve et c’est grâce à la note obtenue en
rédaction qu’il intègre finalement cette école.
Un jour, à l’occasion des portes ouvertes de l’école, il visite
un peu par hasard l’atelier métal, installé au sous-sol, sombre,
emplit de fumée, bruyant, sentant un mélange d’acidité grasse ,de
charbon , d’huile et de poussières mais illuminé par la présence du
feu domestiqué de la forge, et c’est le coup de foudre. Il ne
quittera plus cet endroit pendant 5 ans, juste interrompu une fois
par son service militaire.
La deuxième année, il rencontre Jocelyne, étudiante en céramique,
qui deviendra son épouse. Deux filles naîtront de cette union:
Jehanne, chanteuse sous le nom de Té Béiyo (
www.tebeiyo.com),
et Euzhan, étudiante en Architecture.
Intéressé par tous les aspects et toutes les potentialités de la
pratique des métaux , il passe un diplôme artisanal (le brevet de
compagnon ferronnier d’art), le diplôme municipal de ferronnerie
d’art et le diplôme national des beaux-arts en sculpture.
Il se perfectionne à l’étranger, en Angleterre ( stage à l’école
des beaux-arts de Cheltenham), en Italie ( chez les sculpteurs Bruno
Vallazza et Toni Benetton),
en Allemagne ( chez les ferronniers d’art Matthias Peters et
Manfred Bredohl) et aux Etats Unis chez Albert Paley.
Il crée son atelier en 1986 et se consacre depuis exclusivement à
son art, alternant la réalisation d’interventions décoratives sur
des grilles monumentales
au titre du 1% ( les grilles du CARAN à Paris) , de sculptures
pour des collectivités ( « La culture de l’oubli » pour le CEAAC à
Truchtersheim) et de commandes pour les particuliers allant de la
sculpture au mobilier.
En parallèle, il expose régulièrement en galerie, principalement en
France et depuis le début du troisième millénaire, après un passage
à vide, il se recentre sur son travail de sculpteur.
Remarqué en 1996 par le ministère de la culture pour ses
créations dans le domaine de la ferronnerie contemporaine, il est
nommé Maître d’Art. A ce titre, il participe à de nombreuses
expositions et manifestations , tant en France qu’à l’étranger (
Paris, Evian, Amboise, Taiwan, Egypte, Chine, New-York…) et forme
deux élèves : Benjamin Schlunk et Nico Chardel.
Il est sollicité à deux reprises pour accompagner le développement
de son métier à l’international, d’une part en créant le programme
pédagogique de l’atelier de ferronnerie d’art au nouveau Centre des
Arts du Feu de Nabeul en Tunisie, et d’autre part en créant un
programme de formation continue et en encadrant un stage de
formation en direction des artisans ferronniers d’art du Royaume du
Maroc.
Actuellement sans atelier, il est un artiste nomade qui conçoit
ses sculptures pour les faire réaliser en entreprise et reste en
contact avec ses amis ferronniers d'art.