Les papiers rouillés sont le résultat d'une technique que j’ai
inventé .
Il s’agit de faire une impression de rouille directement à partir
d’une tôle en contact avec une feuille de papier mouillé .
Il n’y a donc pas d’encre, c’est la tôle qui fournit le
pigment naturel.
L’image apparaît en protégeant certaines parties de la tôle.
Je peux utiliser de la cire,
"6 crocodiles" .109x74 cm. 1990.
des papiers découpés,
"enclume 1" .50x66 cm. 1990.
"enclume 2" .50x66 cm. 1990.
travailler directement la tôle à la meuleuse
"La croix d'Audun-le-Tiche". 75x133cm. 1989.
ou encore utiliser la
sérigraphie.
Par exemple "
le bain d'acide
aux Forges de Syam ", de la série des "
Gens
de la Forge" :
La photo de départ a été prise aux Forges de Syam. Elle
représente un ouvrier près des bacs d’acide qui décape les barres à
la sortie du laminoir.
Les Forges de Syam était un laminoir qui fonctionnait encore comme
au 19ème siècle.
Elles ont dû fermer récemment pour raisons environnementales.
Il m’a paru intéressant de montrer avec la rouille, matière qui
symbolise le temps qui passe, une activité qui était en voie de
disparition.
(Le travail étant
terminé, cette matrice est maintenant oxydée : les parties non
protégées par l’encre apparaisse en rouille. Mais pour que le
processus marche, la tôle doit être blanche.)
Une fois l’encre sèche, on pose une feuille de papier mouillé contre
la tôle. Après un certain temps d’exposition, on retire la feuille
et on en remet une autre. On répète l’opération tant qu’on veut et
que l’image obtenue est intéressante.
Le processus reste soumis au caprice du hasard ( mais ne nomme-t-on
pas hasard ce que nous ne maîtrisons tout simplement pas ?) et
donne lieu à d’étonnantes variations .