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Nous sommes tous des condamnés à mort. Ce n’est pas nouveau, nous sommes tous sensés le savoir. Dès notre naissance, nous sommes assez vieux pour mourir. Comment se fait-il alors que nous éprouvions de la compassion pour un malade en phase terminale ou un condamné à la chaise électrique, alors que nous sommes à égalité avec lui de ce point de vue, il peut même mourir après nous si nous nous faisons écraser par une voiture folle demain… La réponse est peut-être dans la perception relative du temps qu’il nous reste à vivre. C’est plus l’espérance de vie que la vie elle-même qui détermine la vie. Je peux vivre encore quarante ans, et j’ai l’impression d’être en vie. Je peux vivre encore dix jours et je suis déjà mort. Pourtant les éphémères vivent un jour, vivent-ils? Ne pouvons nous pas vivre en dix jours ce que nous vivons en quarante ans? Souvent nos pensées sont très répétitives et en quarante ans il n’est pas sûr que nous ayons plus de pensées qu’en dix jours. Pourquoi ne nous adaptons nous pas au temps supposé qu’il nous reste à vivre, et ne vivons nous pas toujours avec la même impression de vie? Pourquoi avons-nous cette perception relative de la vie, du temps à vivre quand l’important n’est pas de vivre longtemps mais de vivre; car de toutes façons, quelle que soit la durée de cette vie, elle finira bien par s’arrêter et nous n’emporterons aucune impression de notre vie passée. La vie n’existe pas au passé, pas plus qu’au futur, elle n’existe qu’au présent et peut importe la durée de ce présent, c’est l’instant qui nous fait prendre conscience qu’on est en vie. Alors pourquoi ne profitons nous pas de cet instant quand nous ne sommes pas rassurés sur sa pérennité? c’est comme si nous, qui ne vivons qu’aujourd’hui, ne pouvions vivre que demain. C’est comme si, contrairement à notre expérience, nous ne vivons que de la promesse d’être encore en vie demain. Le sentiment de vie ne serait pas l’expérience du présent mais la probabilité du lendemain, une sorte de vie virtuelle, toujours en devenir, ce qui expliquerait l’incroyable succès du monde virtuel (internet, ordi, télé…).